Qu’est-ce que le mouvement « slow fashion » ? Qui concerne t-il ? Comment l’adopter ? Le slow fashion s’adresse aux femmes comme aux hommes qui consomment des produits de l’industrie textile et du secteur de la mode. C’est un style de consommation responsable basé sur le désir de respecter le temps de production d’un produit, de se mettre au service de la qualité et non de la quantité. « Moins vite fait, mieux fait ». Le slow fashion est une manière de lutter contre la confection à grande intensité de produits pour l’habillement. Cette manière de penser et ce mode de consommation pourraient-ils être l’avenir ?
Réduire la quantité de collections
Une chose est indéniable, nous faisons partie d’une génération qui vit à toute vitesse, d’une société qui consomme toujours plus. Entre communication intensive des marques et achats compulsifs, on en vient à se demander si une nouveauté apporte toujours du plaisir.
Il y a quelques années, les stylistes et couturiers créaient 2 collections par an. À l’heure d’aujourd’hui, les maisons de haute couture en produisent 10. Zara ou H&M : une toutes les 2 semaines. Les créateurs et les marques ont mis en marche une véritable obsolescence vestimentaire. Cela vaut bien évidemment vous les vêtements (pantalons, robes, jeans, jupes, T-shirt, chemises, sous-vêtements, etc.) mais aussi pour les accessoires de mode du domaine de la maroquinerie (sac à main, portefeuille) et d’autres encore (foulard, bonnets, pinces à cheveux, serre-tête, etc.). Pour résumer, c’est plus ou moins tout ce que l’on utiliser pour avoir un bon look et avoir du style.
Alors avec tout cela, évidemment c’est la course. On produit plu et on ne se soucis plus des conditions de fabrication parce que c’est vrai quoi, on n’a pas le temps. La mode change à toute allure. Alors il faut courir faire du shopping en magasin ou faire ses achats sur internet pour agrémenter sa garde-robe. Il ne faut pas prendre le risque d’être has-been et porter deux fois un même vêtement.
Lutter contre la fast fashion
Combattre un problème éthique
La mondialisation a ses parts d’avantages. Il est vrai qu’elle a révolutionné le monde de la mode en permettant : un accès généralisé à divers services et produits, un accès à des gammes plus larges, de proposer des vêtements à prix plus bas, à des prix beaucoup plus attractifs, etc.
C’est la porte ouverte au fast-fashion, au prêt-à-porter. Pour aller plus loin sur ce qu’est la fast-fashion, voici une définition : la fast-fashion c’est mettre à disposition des vêtements et accessoires de mode au plus grand nombre de la population, à des prix abordables et ce au quotidien.
C’est à ce moment-là que les problèmes commencent. Pour que tout cela soit possible, il faut sous-traiter et faire appel aux pays en voie de développement qui ont une main d’oeuvre moins coûteuse. C’est-à-dire, à des travailleurs qui auront des conditions de travail précaires et certaines fois inhumaines.
Vous vous rappellerez sûrement de l’immeuble au Bengladesh, le Rana Plaza, qui abritait les usines de marques telles que Primark. Il s’était effondré en avril 2013.
Tant que nous parlons de Primark, venons-en aux SOS retrouvés sur les étiquettes de la marque. Des etiquettes cousues main, retrouvées sur certains vêtements dénonçaient les conditions de travail des ouvriers les ayant confectionnés. On y retrouvait des messages tels que « Forcé de travailler pendant des heures exténuantes » et « Conditions dégradantes main-d’œuvre exploitée ».
Du coup, l’éthique dans tout cela, on en pense quoi?
Lutter en faveur de l’écologie grâce au slow-fashion
À l’heure actuelle, ce que tout pays souhaite, c’est de la croissance bien évidemment. Et la crise environnementale ? Eh bien, pour cela on repassera. La fast-fashion bien évidemment n’aide pas. Bien au contraire. À titre d’information, l’industrie de la mode est la plus polluante, juste après celle du pétrole. Pourtant, on continue de consommer toujours plus de vêtements. C’est l’aire de la mode jetable.
Polyester, coton, ou lin ? Quelles matières faut-il privilégier ? Une fois de plus la réponse est dans la mesure. Bien évidemment, certaines matières textiles sont plus polluantes que d’autres. Toutefois, imaginons que vous ne consommiez que des produits vestimentaires en coton, et ce, à hauteur d’un article toutes les semaines. En peu de temps, si toute la population adopte ce type de comportement (c’est-à-dire des achats spontanés à répétition), il faudra beaucoup plus d’espaces pour produire le coton. Il faudra peut-être abattre des forêts entière pour le produire. Une fois de plus, la solution se trouve non seulement dans le choix des marques et des matières, mais aussi de la consommation raisonnée.
Limiter la création de déchets
Mode et recyclage ne font pas encore bon ménage : on achète et on jette. On ne cherche pas à donner, à réutiliser ou à customiser. Problème d’habitude, ou d’une qualité trop médiocre des produits que l’on trouve sur le marché ? Peut-être bien les deux.
Le montant des déchets vestimentaires se chiffre à près de 6 millions de tonnes au sein de l’Union européenne, mais les enseignes ne s’alertent pas. Ni même les consommateurs finalement. Et pourtant… Cela pèse beaucoup dans la balance. Près de 3/4 des gardes robes sont jetées pour ensuite être incinérées. L’autre quart se retrouve dans des décharges à ciel ouvert.
Ralentir la pollution
C’est parti, on pollue encore. Tous ces vêtements, qui ont déjà subit beaucoup de transformations, qui ont été imbibés de produits toujours plus toxiques et chimiques, sont déposés dans la nature et ne se décomposeront jamais.
Prenons l’exemple de la fabrication de jeans. La Chine étant sa capitale mondiale, on y retrouve dans la rue de l’eau d’une couleur bleue qui ne s’apparente en rien aux eaux bleues des îles paradisiaques asiatiques. La production d’un jean nécessite plusieurs litres d’eaux, mais aussi des colorants chimiques qui finissent par se retrouver dans les eaux usées.
Se tourner vers le slow fashion : les étapes
S’intéresser, faire des recherches sur le slow fashion
Pour sortir de sa zone de confort, il faut un peu de sacrifices. Oui, comme toujours. Des sacrifices qui deviennent par la suite des habitudes. Je pense qu’il faut commencer par s’intéresser au sujet, divaguer sur Internet, porter un réel intérêt avant de se décider et se dire : « D’accord, le slow fashion me concerne aussi. Je commence. ».
Après cela, on essaye d’entrer dans le mouvement du slow fashion, de diminuer sa consommation, de consommer autrement, de consommer mieux. On se pose des questions avant d’acheter, mais aussi de jeter ses affaires. Est-ce que je peux en faire profiter à quelqu’un ? Est-ce que je peux le réutiliser pour autre chose ?
Choisir les bonnes marques
Le problème des marques aujourd’hui, c’est qu’elles sont incapables d’assurer un suivi de toute leur chaîne de production. Entrer dans le mouvement du slow fashion, c’est donc choisir des marques engagées, des marques qui se soucient du bien-être de leurs fabricants, qui proposent de la qualité et qui veillent sur toute leur chaîne d’activité.
Si vous achetez de la qualité, vous pourrez garder vos vêtements plus longtemps. Et quand bien même ce n’est plus trop tendance au bout d’une année, n’oubliez pas que la mode est un éternel recommencement. Essayez de garder vos vêtements pour plus tard.
Vous pouvez choisir des marques qui vous proposent des vêtements composés de textiles avec fibres naturelles, tissus recyclés, tissus vegan, etc.
J’en ai fait l’expérience lors de ma collaboration avec Subtle Shoes. Je vous parlais de chaussures vegan à travers deux articles il y a quelques semaines.
Louer/acheter différemment
Voilà deux autres solutions de consommation dans l’air du slow fashion. Louer, je n’ai pas encore essayé. Je ne crois pas être encore « prête » à passer à ce mode de conso, tout simplement parce que j’aime beaucoup garder mes affaires. Je ne jette pas beaucoup, car je suis persuadée que je reviendrai, un jour ou l’autre, à les utiliser. Croyez le ou non, cela prend du temps, mais cela marche !
Acheter d’occasion en revanche, j’aime beaucoup. Donner une nouvelle vie aux vêtements. C’est ce que l’on appelle plus communément, les habits de seconde main. Portés tels que je les ai trouvés, ou les modifier sont un réel plaisir.
Une autre solution, fouiller les placards de ses grand-mères…
Si on n’a pas de mal à passer d’une mode à l’autre, c’est très différent pour les habitudes. Bien que je ne sois pas une adepte des marques à la base, j’ai encore beaucoup de mal à me passer de certaines, en particulier pour une marque de sport. Je pense que vous n’aurez pas de mal à reconnaître laquelle en jetant un oeil sur mon Instagram. Je trouve quelques modèles d’occasion, mais pour le reste, je n’ai absolument aucune excuse. C’est le doigt de la honte, c’est tout. On ne change pas ses habitudes en un claquement de doigts, mais on peut tous les jours essayer d’y remédier un peu plus et de consommer responsablement au maximum. Je suis quand même très heureuse de contempler mes placards à moitié remplis de vêtements de seconde main et de mes DIY. J’en tire une très grande satisfaction et je compte bien continuer dans cette voie.
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà pensé au slow fashion ? Trouvez-vous cela compliqué ? Vous étiez-vous rendu compte de ce qu’implique chacun de vos achats ?