Savez-vous pourquoi vous portez un soutien-gorge ? Faut-il véritablement que vous en portiez ? Ce type de sous-vêtement est-il néfaste pour la santé ? Pour certaines femmes, la lingerie représente une véritable garde-robe : brassière, bandeau, culotte, string, résilles, jartelle, etc. Nous avons des dessous pour toutes les tenues. Et pour quoi faire ? Et si vous dépensiez beaucoup trop d’argent pour un besoin que l’on a crée pour vous ? Histoire des soutiens-gorge, revendications et principes du nobra, retrouvez tout de suite la réponse à toutes vos questions.
Adieu soutiens-gorge, bonjour le no bra et bonjour les tétons
Feel free, boobs out. C’est parti faites tomber le soutien-gorge. Je n’avais pas prévu de vous proposer cet article aujourd’hui, mais comme vous le savez toutes, cette semaine est celle du 8 mars. Qui dit 8 mars, dit journée des DROITS des femmes. Je ne vais pas m’attarder sur cette journée en particulier car, vous en avez déjà tous suffisamment entendu parler. Non, aujourd’hui je vais plutôt faire le lien avec une des revendications d’une grande partie de la population féminine mondiale. Être libre de son corps. Le lien avec la libération de la poitrine se fait facilement. On veut pouvoir se délester des soutiens-gorge qui nous oppriment toute la journée, sans se confronter à un jugement.
NB : et on ne doit pas non plus montrer du doigts les personnes qui choisissent de le garder …;)
Illustrations de l’article réalisées par @didikotani.
Les concepts no bra et free the nipples
NO BRA
Le concept du no bra est très simple. C’est le non-port du soutien-gorge, des bandeaux, des push-up, des brassières et de la dentelle qui gratte. C’est aussi se séparer des bretelles qui tirent et au tour de poitrine marqué par la pression des élastiques.
Les soutiens-gorge, quelle histoire. Une histoire qui remonte à 1889, création du premier soutien-gorge. Créé à la base pour délivrer les femmes du port des corsets, il aura connu plusieurs évolutions. Les armatures, les formes aplatissantes de poitrine, ceux qui au contraire la mettront très en avant, la forme cône dessinée par Jean Paul Gaultier, ou encore sans armatures, etc. Nous parlons maintenant du mouvement #nobra. Ce mouvement est étroitement lié avec #freethenipple (libérer le téton), car ce qui nous gêne surtout dans le fait de ne pas porter de soutien-gorge, c’est qu’on va voir nos tétons qui pointent.
FREE THE NIPPLES
Le mouvement free the nipple n’est pas récent. Il est né aux alentours des années 2010, et s’est vu adapter au cinéma en 2014 dans le film Free the Nipple, de Lina Esco. Les revendications sont les suivantes : cesser de catégoriser l’apparition des femmes seins nus en public comme quelque chose d’indécent, quand on le considère acceptable pour les hommes.
En gros, quand c’est OK pour un homme d’être torse nu, cela doit l’être pour une femme aussi. (Le débat des « zones » considérées comme OK étant encore un autre problème.).
Les raisons d’arrêter de porter des soutiens-gorge
Contre « l’hyper-sexualisation » de la poitrine
La poitrine, « c’est bandant ». Les seins sont clairement définis comme des objets sexuels. Les tétons des femmes qui pointent, ça c’est la petite partie qui excite, c’est la cerise sur le gâteau. C’est l’une des raisons pour laquelle la femme doit porter des soutiens-gorge : pour cacher tout cela, pour ne pas affoler les passants.
Il est temps de stopper cette vision erronée et ancestrale de la femme object. Il n’y aucune raison pour que les femmes soient contraintes de dissimuler leurs seins, leurs tétons, ni même de subir le port du soutien-gorge au quotidien. Si certaines personnes le vivent bien, la lingerie est pour certaines mal vécues, car elle peut être désagréable. En plus de cela, il n’est pas certain que le port du soutien-gorge soit bon pour la santé. Nous reviendrons à cela plus tard.
Les « femmes »subissent une pression énorme et injustifiée, car lorsque l’on se fie à l’article 222-32. voici ce qui en ressort : « L’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. ». Or les textes ne stipulent aucunement la poitrine comme une partie génitale. Ni chez l’homme, ni chez la femme.
C’est étrange (bien que démocratisé) que la poitrine féminine soit sexualisée. Le torse d’un homme, ses pectoraux par exemple, sont aussi quelque chose qui peut être attirant. Certain·es d’entre-nous pourraient trouver cela sexy. Pourtant, on ne met pas tant de connotations sexuelles. À méditer.
La santé, et les seins qui ne tombent pas
Premièrement, les nénés qui ne tombent pas. Paradoxalement, ce n’est pas le soutien-gorge qui va empêcher les seins de tomber, au contraire (en tout cas sur du long terme). Quand on porte des soutiens-gorge, on ne fait pas travailler notre poitrine. Les ligaments censés soutenir les seins, finissent par perdre leur fonction puisqu’ils deviennent fainéants.
Du coup, potentiellement, qui dit no bra, dit poitrine plus haute et plus ferme. Selon plusieurs études et témoignages (notamment sur le site freetheboobies), les seins auraient tendance à : devenir plus rebondis, avoir une meilleure tenue et donc pour les plus complexées, à paraître plus gros. Aussi, les mamelons se redresseraient de 6 à 7 mm par an, plus ou moins. Intéressant non ? De quoi gagner une taille de bonnet sans rien dépenser.
Vous me direz, cela fait beaucoup de « on dit ». Je partage donc avec vous mon expérience personnelle, mon propre témoignage sur le no bra. Je ne porte plus de soutien-gorge depuis plusieurs années (plus de 5 ans). Je ressens une différence : mes seins sont plus rebondis et ont une bonne tenue.
À noter : selon certains témoignages, des personnes ayant porté des soutiens-gorge pendant de nombreuses années ont eu l’effet inverse.
Le stéréotype du sein parfait
Nous les petits seins, on a commencé à porter des soutiens-gorge pour se donner la forme d’un pseudo-néné. Mieux que ça, pour avoir des seins hauts, fermes et bien ronds. Un peu comme on imagine les gros seins, je crois. À l’inverse, certaines personnes à forte poitrine ont trouvé dans le port du soutien-gorge, un moyen de la camoufler. Oui, aucune femme ne fait exception de jugement sur sa poitrine, car c’est bien connu, la taille de poitrine défini « la personne que vous êtes » et votre rapport à la sexualité…
Bref, le soutien-gorge c’est encore un outil pour catégoriser les femmes, pour les faire entrer dans un moule, pour les faire correspondre à un idéal. Tout cela pour entraîner indirectement des complexes. Est-ce que l’on ne porterait pas des soutiens–gorge, car on n’accepte pas notre corps tel qu’il est ?
Disclaimer : je sais, pour certaines personnes, porter un soutien gorge est un confort. L’absence de soutien gorge peut parfois être douloureux. Encore une fois, pas de jugement si vous voulez en porter ou non. Il me semble simplement intéressant de savoir pourquoi on le fait, tout simplement :). Car ce que je défends, c’est le fait d’être libre de faire ce qu’on veut. Donc en porter, ou pas.
Retour sur expérience : mon avis après avoir adopté le No bra
L’acceptation de mon corps
Je suis sûre que beaucoup d’entre-vous sont comme moi, après une journée de travail ou d’école, vous n’avez qu’une envie : arriver à la maison, vous déshabiller et faire péter le soutien-gorge. Vous la connaissez la sensation de libération hein ? Personnellement, je ne la vis plus, mais je m’en rappelle encore. C’est comme nager toute nue dans la mer. C’est une sensation géniale. C’est se sentir bien, comme être en pyjama toute la journée.
L’équilibre psychologique
Il est toujours un peu compliqué de « passer le cap ». J’ai été pendant longtemps très complexée par la taille de ma poitrine. Je fais un 85 B. Ce n’est pas énorme, ce n’est pas petit non plus. Tout est relatif. Ça dépend pour qui encore une fois. Plus jeune, je n’aurais jamais pensé « sortir sans soutif » !
Avec le no bra, il n’y a pas d’artifices. On ne peut pas mentir. Cela aide à s’accepter comme on est, et il est très important de se sentir bien dans sa tête et dans son corps. À partir du moment où l’on s’assume, les autres nous acceptent comme on est aussi. C’est ça se sentir forte aussi.
Au début, il est vrai qu’il faut quelques fois faire semblant d’être à l’aise. Il y a toujours quelques remarques qui vont vous faire douter. Mais cela passe plus vite que ce que l’on pense. Il m’a fallu 4 ans avant de rester de marbre et ne plus prêter attention au regard des autres. C’est long, mais cela en vaut la peine.
Les exceptions
Je ne vais pas dire que je ne porte jamais de soutien-gorge. J’en utilise quand même quelques fois, mais toujours sans armature, ni baleine. C’est plus pour des occasions. Certaines fois, je les utilise comme des vêtements, sous un tee-shirt/chemisier transparent. C’est surtout le cas pour ceux en dentelles, car je trouve que c’est beau. C’est comme un accessoire, une touche finale à la tenue.
Autre exception : le sport en salle, mais seulement parce que porte toujours des brassières en guise de tee-shirt.
Mes conseils pour passer le cap
Ne vous mettez pas la pression, et faites-le à votre rythme. Quand bien même vous sentez que ce n’est pas pour vous, ne vous forcez pas. Le no bra doit être un choix et cela doit vous aider à vous sentir bien. Allez-y progressivement. Passez sur des soutiens-gorge sans armature qui vous permettront d’accepter la taille ou la forme de vos seins. Vous pouvez aussi commencer chez vous. Apprenez déjà à vous sentir bien quand vous êtes seule et à vous ’accepter.
Le choix de la saison peut aussi être important. Préférez l’automne/hiver plutôt que l’été. Des pulls un peu larges vous aideront à vous habituer sans que les autres ne s’en rendent compte. Vous verrez par la suite, quand les beaux jours arriveront, qu’il sera compliqué de porter à nouveau des soutiens-gorge.
Commencez à quitter votre soutien-gorge quand vous êtes avec des personnes en qui vous avez confiance, qui vous mettent à l’aise et ne vous jugent pas. Cela peut-être un repas entre copines, avec votre amoureux/se, avec la famille, etc.
Les questions récurrentes sur le no bra
Le regard des gens est-il dérangeant ?
J’ai envie de vous répondre oui et non. NON, car on se sent bien. On n’est pas sans cesse en train de remettre son soutien-gorge correctement, on n’est plus serrée comme un rôti. On n’est pas forcée, tout simplement. Il m’arrive d’ailleurs souvent d’oublier que je n’ai pas de soutien-gorge. Généralement, je suis beaucoup plus gênée et mal à l’aise quand j’en ai un.
Je dirais OUI, quelques fois face aux regards insistants. Surtout lorsqu’il fait un peu froid et que les tétons pointent. Durant les deux premières années, je me retrouvais un peu mal à l’aise quand je pointais. Je savais que cela attirait le regard. Quand je marchais et que ma poitrine ballottait, c’était pareil.
Je continue toujours à mettre des soutiens-gorge (sans armatures) quand mes hauts sont trop transparents (surtout au bureau).
La pression sociale a finalement toujours un effet sur nous. On essaye de lutter, mais quelques fois, c’est plus fort que nous. Mais il ne faut pas s’en vouloir, on a tous nos moments de pseudo “faiblesse” (c’est pas le bon mot en vrai) ou on est fatiguée de lutter.
Quelle taille de bonnet pour pratiquer le no bra ?
À noter : ma poitrine se rapproche plus de smarties que de melons. Elle ne me pose aucun problème de dos ou autre soucis de santé.
Je vous dirais donc que toutes les petites/moyennes poitrines peuvent se le permettre. Cela peut probablement être plus gênant pour les fortes poitrines, je ne peux pas juger. J’ai quand même trouvé quelques témoignages de personnes à forte poitrine qui le vivent très bien. Il s’agirait avant tout de s’habituer. Si au début le poids est douloureux, les seins se « musclent » pour finir par ne plus rien sentir.
Pour étoffer tes connaissances sur le sujet :
Si vous êtes encore plus curieuse/x, je peux vous conseiller la bible des nénés libres. Le blog est simplement génial, il est très intéressant et on en apprend beaucoup. Je le conseille déjà à mon entourage. Je pense que vous pourrez trouver réponse à toutes vos questions.
Si cela vous intéresse, j’ai écrit un autre article dans le même esprit, qui parle de féminisme.
Alors, pratiquez-vous le nobra ? Qu’est-ce qui vous empêchent de ne plus porter de soutien-gorge ?
Envie de faire un défi no bra ?
Durée : 1 week-end, soit 2 jours sans soutien-gorge.
Puisque nous sommes toutes et tous différents, par notre âge, notre corps ou notre vécu, on appréhende la vie différemment. Mon expérience peut être différente de celle de beaucoup d’entre-vous. Je suis donc curieuse de savoir comment vous vous sentirez après ces 2 jours. Certaines personnes seront peut-être simplement contentes d’avoir le soutien d’autres personnes comme nous, pour se sentir mieux, pour dépasser leurs complexes.
Allez courage, essayez quelques trajets en voiture, quelques courses ou juste à la maison. Faites-nous un petit retour sur expérience ! Il n’y a pas de mauvaise réponse, pas de mauvais ressenti, et pas d’échec. Le tout, c’est d’essayer…